Le Grenelle de l´environnement.
Contribution du CES au débat national sur l’environnement et le développement durable.
Intervention de Paul Clave, groupe des Français établis hors de France, de l’épargne et du logement.
Monsieur le Président,
Monsieur le Rapporteur,
Mes chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je commencerai mon propos en m’associant aux félicitations que les précédents intervenants n’ont pas manqué d’apporter à notre Rapporteur. En effet, Monsieur Quintreau a su faire une parfaite synthèse des débats contradictoires, parfois très animés que nous avons eus en commission. Sur le fond, la majeure partie des participants était d’accord, c’est sur les formes que les avis pouvaient diverger. Et notre Rapporteur a su dans sa rédaction apporter une réponse qui a abouti à un consensus très large et satisfaisant.
Je le remercie d’avoir mis en exergue le fait que le Conseil Economique et Social, troisième institution de la République, n’a pas attendu les recommandations actuelles du gouvernement pour placer au cœur de ses débats la notion environnementale et de développement durable. Au cours des dix dernières années, pratiquement tous les rapports et les avis issus de notre institution ont toujours intégré ces thèmes aujourd’hui prioritaires, que sont l’environnement et le développement durable sous l’aspect humain, social et économique. Les responsables politiques auraient dû y prêter beaucoup plus d’attention.
Cet avis fait une large place aux changements qui doivent s’opérer dans nos sociétés, changements dans notre manière de vivre, d’agir, de réagir, changements parfois profonds, qui doivent nous amener à modifier nos habitudes parfois tenaces mais également certaines traditions ancestrales. Les enjeux climatiques, socio-économiques passent par cette condition. Le Rapporteur nous fait comprendre dans ses conclusions que le problème n’est pas simplement un problème national mais un problème continental et mondial. En effet c’est au sein de l’Europe qu’il faut harmoniser aujourd’hui nos politiques dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour le développement durable. Il souligne qu’à ce jour, plus de la moitié du droit français relève de la législation communautaire.
Si j’adhère à l’ensemble des conclusions de ce rapport, je pense que la partie purement économique n’a pas été suffisamment développée, car elle peut être, à l’exemple de nombreux de nos voisins, une incitation forte au développement de technologies nouvelles liées à l’environnement et génératrice d’emplois. Ayant la chance de vivre en alternance sur deux pays, l’Allemagne et la France, j’ai pu mesurer le retard et les réticences de notre nation en matière environnementale. Et pourtant, au cours de cette dernière décennie, 320 000 emplois ont été créés en Allemagne dans le domaine des énergies nouvelles. L’Allemagne est aujourd’hui le deuxième producteur mondial d’éoliennes et l’un des tous premiers dans le photovoltaïque et la géothermie. Dans toutes les grandes surfaces d’outre Rhin, il n’est pas rare de trouver des panneaux solaires, des pompes géothermiques à des prix abordables pour équiper sa maison. De nombreux programmes sont mis en place chez tous nos voisins, l’Espagne, la Hollande, le Danemark et partout, les retombées ont été positives, non pas simplement sur le plan environnemental, mais également en matière d’emplois, de développement et de recherche. Certains de mes collègues craignent de voir par ce fait une perte d’emplois dans d’autres secteurs, notamment le transport. Sur ce point je peux les rassurer car à Berlin, hier, il m’a été confirmé que cette corporation particulière avait progressé parallèlement de plus de 10% ces dernières années. De même, nombre de nos PMI/PME se plaignent des contraintes normatives imposées par Bruxelles, qui nécessitent parfois des investissements lourds qui entraînent une augmentation des coûts de production, sans pour cela faire apparaître de prime abord, une justification qualitative. Je peux les comprendre, mais ils se trompent. Outre Rhin, les contraintes sont les mêmes et cela n’empêche pas les Allemands d’être les champions du monde de l’exportation. L’information ciblée faite auprès des clients pour tous les produits propres, notamment l’électroménager et les produits bio en agroalimentaire, fait que pour vendre demain, il faut être aux normes aujourd’hui. Rien n’arrêtera ce mouvement qui se met en place, même chez les consommateurs français les plus réticents. L’environnement et le développement durable ont entamé une marche inéluctable, installons nous donc confortablement dans ce train de l’écologie qui va prendre de la vitesse dans un futur très proche, afin de mieux regarder défiler cette nature intacte que nous aurons su protéger pour les générations futures.
Oui je crois que le besoin d’informer, d’éduquer nos populations est devenu une priorité, ceci a été parfaitement développé dans cette contribution par notre rapporteur et je m’en réjouis. C’est pourquoi, le groupe des Français établis hors de France, de l’Epargne et du Logement apporte son soutien à votre contribution au débat national sur l’environnement et le développement durable.
Je vous remercie.